La mutualisation des moyens et des ressources : une alternative durable et solidaire.
La notion de "commun" repose sur la gestion collective des ressources et des moyens dans un esprit de partage, d’échange et de solidarité. Ce paradigme offre une voie prometteuse pour relever les défis sociaux, économiques et environnementaux contemporains tout en améliorant la qualité de vie de chacun avec moins de ressources individuelles. Voici une exploration détaillée de ces paradigmes et des façons concrètes de les mettre en pratique.
1. La notion de "commun" : un cadre de pensée et d’action partagé
Définition
Un "commun" est une ressource gérée collectivement par une communauté qui établit des règles pour son utilisation et sa préservation. Il peut être matériel (un bien tangible, comme un terrain ou un bâtiment) ou immatériel (comme la connaissance ou un réseau d'entraide).
Valeurs clés des communs
Partage équitable : Les ressources sont utilisées pour répondre aux besoins de tous, plutôt qu'à des intérêts privés.
Responsabilité collective : La communauté est responsable de la préservation et de la régénération des ressources partagées.
Accès inclusif : Chacun peut participer et bénéficier des communs, indépendamment de sa situation économique ou sociale.
Durabilité : Les communs favorisent une utilisation réfléchie et à long terme des ressources.
Exemples de "communs"
Ressources naturelles : L’eau, les forêts communautaires, les terres agricoles partagées.
Infrastructures collectives : Jardins partagés, réseaux d’énergie renouvelable en autoconsommation collective.
Ressources immatérielles : Connaissances en open source, logiciels libres, réseaux d’entraide ou d’apprentissage collectif.
2. Paradigme de la mutualisation : dépasser la logique individuelle
Du "chacun pour soi" à la mutualisation
La mutualisation repose sur l’idée que le partage des ressources permet :
Une réduction des coûts individuels.
Une utilisation optimale des biens (éviter leur sous-utilisation).
Une résilience collective face aux crises, car chacun peut compter sur la solidarité du groupe.
Avantages de la mutualisation
Économie d’échelle : Les ressources achetées, produites ou entretenues en commun coûtent moins cher à chaque participant.
Réduction de l’empreinte écologique : Mutualiser réduit la consommation globale en évitant les doublons inutiles.
Amélioration de la qualité de vie : Accès à des services ou équipements que l’individu seul ne pourrait pas se permettre (espaces de loisirs, technologies avancées, formation).
Exemples concrets de mutualisation
Moyens financiers : Achat ou construction collective de logements, fonds communs pour financer des projets collectifs.
Biens matériels : Voitures en autopartage, cuisines partagées, outils dans des ateliers communs.
Ressources humaines : Partage de compétences ou de temps, par exemple pour des réparations, des services éducatifs ou des soins.
3. Les valeurs fondamentales : partage, échange et solidarité
A. Partage
Le partage consiste à rendre accessible une ressource à d’autres, sans attendre de retour immédiat. Cela repose sur la confiance et la générosité.
Exemple : Un potager partagé dans une communauté où chacun contribue selon ses capacités (temps, graines, savoir-faire).
B. Échange
L’échange va au-delà du troc classique. Il inclut des échanges immatériels tels que les idées, le temps, les compétences, ou même des actes de soutien moral.
Exemple : Un réseau d’échange de savoirs où une personne enseigne le bricolage en échange de cours de cuisine.
C. Solidarité
La solidarité est le moteur des communs et de la mutualisation. Elle implique une action collective pour répondre aux besoins de chacun, en particulier des plus vulnérables.
Exemple : Mise en place d’un fonds commun pour aider les membres d’une communauté en difficulté (panne matérielle, problème de santé, etc.).
4. Comment mettre en œuvre ces principes pour améliorer la qualité de vie avec moins de ressources individuelles
A. Organisation des communs au quotidien
Créer une gouvernance collective :
Adopter des modèles de prise de décision horizontale (sociocratie, consentement).
Définir collectivement les règles d’utilisation des ressources communes.
Développer des outils de gestion partagée :
Utiliser des plateformes collaboratives pour coordonner les activités et les échanges.
Mettre en place des "calendriers d’usage" pour répartir l’accès aux biens communs (véhicules, espaces communs).
Favoriser l’implication de tous :
Encourager chaque membre à participer à l’entretien et à la gestion des communs.
Organiser des formations ou ateliers pour transmettre les compétences nécessaires.
B. Mutualisation dans les lieux de vie collectifs
Espaces et équipements :
Concevoir des logements avec des espaces privatifs réduits et des espaces collectifs agrandis (salles communes, ateliers).
Mutualiser des équipements coûteux ou peu utilisés (machines à laver, outils, véhicules).
Services partagés :
Créer des systèmes de garde d’enfants ou d’entraide pour les personnes âgées.
Organiser des repas collectifs pour réduire les coûts et renforcer les liens sociaux.
Autonomie collective :
Installer des systèmes de production d’énergie renouvelable partagée.
Développer une autonomie alimentaire avec des potagers collectifs ou des coopératives agricoles locales.
C. Mutualisation dans les lieux de travail collectifs
Partage des infrastructures :
Utiliser des espaces de coworking avec des équipements communs (imprimantes, salles de réunion, technologies).
Répartir les coûts liés à l’entretien ou à l’énergie.
Partage des compétences :
Mettre en place des systèmes d’échange de savoirs entre collègues ou membres d’un réseau professionnel.
Mutualiser les formations pour améliorer les compétences collectives.
Projets communs :
Développer des projets où chaque entreprise ou individu contribue selon ses forces (création de produits, initiatives sociales ou environnementales).
5. Éducation et sensibilisation : clé pour changer les mentalités
A. Dès l’enfance
Éduquer à la coopération et au partage dans les écoles : apprendre aux enfants à travailler ensemble plutôt qu’à se concurrencer.
Introduire des projets concrets sur les communs (jardins scolaires, bibliothèques partagées).
B. Pour les adultes
Organiser des ateliers ou formations sur les bénéfices de la mutualisation (économie circulaire, résilience).
Encourager des projets communautaires pour expérimenter concrètement les valeurs de partage et de solidarité.
C. Rôle des médias et de la culture
Mettre en avant des récits inspirants sur les réussites collectives.
Valoriser les initiatives locales qui incarnent la gestion des communs.
Conclusion : Une nouvelle voie pour une meilleure qualité de vie
Le passage à un paradigme basé sur les communs, la mutualisation et la solidarité permet de répondre aux besoins humains fondamentaux tout en réduisant la pression sur les ressources naturelles. Ce modèle non seulement améliore la qualité de vie, mais renforce également le tissu social, favorisant la résilience collective. En intégrant ces principes dans nos lieux de vie et de travail, nous posons les bases d’une société plus juste, durable et solidaire.
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